Jean Moindrot, fondateur de Générale Automobile : « La DS a été une révolution »

Jean Moindrot à côté de Citroën C6G Torpédo de 1932 exposée depuis quelques jours dans les locaux de Générale Automobile. Photo Bertrand Philippe.




À l'occasion du centenaire de la marque Citroën, et de la caravane Citroën organisée dimanche 16 juin dans le Cher, Jean Moindrot, fondateur de Générale Automobile, fait le point.
Ancien de l'école supérieure de commerce de Dijon, fondateur avec son père de Générale Automobile, la concession Citroën de Bourges, l'éternel jeune homme - bientôt 80 ans - qu'est Jean Moindrot évoque les grands modèles de la marque.
Comment s'est faite votre rencontre avec l'automobile ?
À la sortie de Sup de Co, mon souhait était avant tout d'être entrepreneur. Mon père était concessionnaire Panhard, route de Paris à Bourges, et, en 1964, j'ai eu l'opportunité de créer la première concession Fiat dans le Cher. Dix-huit mois plus tard, j'ai pu reprendre la concession Citroën, qui était la maison mère de Panhard, en association avec le garage de mon père. J'ai créé Générale Automobile en 1965 dans ce but.
Quel était le paysage automobile à cette époque ?
La 2CV avait presque vingt ans, l'Ami6 bien sûr, et surtout la DS qui était révolutionnaire, qui avait tout.
Qu'est-ce qui fait que c'est un modèle unique ?
Tout ! D'abord le design, qui a intégré les musées d'art moderne. Ensuite la technologie avec la suspension hydropneumatique, qui donnait un confort inégalé et une tenue de route exceptionnelle. On faisait rouler la DS sur trois roues, et elle roulait très bien, c'est vous dire. C'était aussi la première voiture à avoir eu les freins à disque de série. La DS était un monde d'avance, elle a représenté l'apogée de la marque. 
Y a-t-il, malgré cela, d'autres modèles qui vous ont marqué ?
Il y a eu bien sûr la CX, la XM, et d'autres, qui sont des voitures magnifiques, mais dans la suite de la DS. Mais petit à petit, la réglementation a tellement resserré les choses qu'elle a bridé les possibilités, l'espace de conception est beaucoup moins grand. Prenez l'exemple de la Mehari, fabriquée dans les années 1972-1975, sa capacité d'utilisation est formidable, elle passe partout, parfois mieux que les 4x4, mais faire une Mehari aujourd'hui serait impossible. Non, à la limite, Citroën, c'est deux voitures : la 2CV et la DS.
Qu'est-ce qui caractérise la voiture d'aujourd'hui ?
Les progrès qui ont été faits en terme de fiabilité et de sécurité. On fait des milliers de kilomètres sans soulever le capot, on parle, pour certains camions, de capacité de millions de kilomètres. Je dis bien millions de kilomètres. Et la concurence est telle qu'il n'y a pas d'obsolescence programmée, ce serait mortel pour les marques. Il y a une telle concurence que le réflexe durable qualité est essentiel aux yeux des acheteurs. Les règles de perception de la qualité varient tous les deux ans. Les constructeurs n'ont donc d'autre choix que de mondialiser leur production.

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